Cadeau de Noel....

Publié le par Deletang

Château de Versailles, vendredi 8 janvier 2010.

 

Il est près de 21 heures. Après nous être garés sur la Place d’Armes, la grille d’honneur nous ouvre le chemin vers la Chapelle Royale du château. Le froid glacial de la grande cour ne nous empêche pas d’admirer la splendeur des lieux : l’éclairage de ces bâtiments royaux dans la nuit hivernale enneigée leur donne un aspect quasi surnaturel, intemporel, magique.

Nous pénétrons dans la chapelle royale que l’architecte Hardouin Mansart a dessinée en 1699. Je ne sais combien nous sommes de privilégiés, mais le nombre est silencieux. Sans doute la beauté des lieux. L’Opéra fut inauguré le 16 mai 1770, le jour du mariage du Dauphin avec l’archiduchesse Marie-Antoinette, par une représentation de Persée de Quinault et Lully.

L’orchestre s’installe, accorde ses instruments. L’Ensemble Baroque de Drottningholm est composé d’une douzaine de musiciens et de leurs instruments d’époque. Une espèce de grande guitare derrière les deux violoncelles m’intrigue. Il s’agit d’une théorbe qui vint concurrencer le luth à partir du 17 ème siècle.

Les premières notes nous inquiètent un peu. Car le son est vieux, évidemment et la suite en sol majeur de Bach est assez éloignée de notre culture musicale à la Bruce Springsteen.

Puis arrive la mezzo soprano Ulrika Tenstam qui entame un petit morceau de Haendel. La voix est belle et grave, la musique assez difficile. Isa me glisse qu’elle a du mal avec le baroque. On rigole intérieurement et on se dit que nos enfants nous ont peut-être un peu surestimés !

Mais non. Car arrive Barbara Hendricks sous les applaudissements. Toujours aussi belle, drapée dans des châles sombres et un foulard bleu turquoise autour du cou.  Elle s’avance vers nous. Elle doit être à quelques dix mètres. Nous sommes bien installés et hyper bien placés. Elle chante. Un frisson me parcourt. Et plus le temps va passer, plus le plaisir va monter. Le lieu, Barbara, les violoncelles et la théorbe. Le froid dehors, le chaud dedans. Et puis Pergolesi.

Avec la représentation de son Stabat Mater, aux accents mélancoliques souvent mozartiens, à l’émotion crescendo, avec cette soprano dont la voix sublime vous pénètre physiquement, ce moment offert sera pour tous les deux du pur bonheur. Merci les oiseaux.

Publié dans musique

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